Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
L’archer Guillaume Toucoullet a démarré fort les Jeux paralympiques. Jeudi 29 août, lors du tour de classement, qui détermine le tableau des seize qualifiés pour la finale, mercredi 4 septembre (15 h 27), le chef de file de l’équipe de France de para tir à l’arc a enchaîné les dix pour battre le record paralympique de l’open arc classique (tir à 70 mètres, debout, sur un siège haut ou un fauteuil roulant), à 652 points.
Lorsqu’il est en compétition, le Bayonnais de 39 ans est facile à reconnaître. Non pas parce que sa barbe fournie, son crâne dégarni et ses bras tatoués le font ressembler à un batteur de heavy metal, genre musical qu’il affectionne, mais parce qu’il tire debout avec un arc classique en tenant la corde avec ses dents. « Dans ma catégorie, nous ne sommes que trois archers à tirer avec la bouche, précise le Basque. Chacun a développé une technique qui lui est propre. »
Guillaume Toucoullet tire « à la bouche » grâce à une petite languette en cuir fixée sur la corde de son arc. Ce dispositif lui permet de venir chercher la corde, la tirer et décocher avec précision. Contrôlé par le champion, le geste est fluide, mais impose une énorme tension au niveau de la nuque, des mâchoires et des dents.
De son accident et du handicap qui en résulte, Guillaume Toucoullet parle peu. Percuté par une voiture alors qu’il était à moto, en 2010, il s’en sort avec une lésion du plexus brachial, qui lui fait perdre l’usage de son bras gauche. Aujourd’hui encore, ce bras inerte est parfois douloureux. Pour compenser, il doit muscler son cou et ses cervicales.
« Mon problème, c’est que je n’ai pas de stabilité à l’arrière, pas de repère, détaille-t-il. Je dois tout faire avec la nuque, avec la force du cou. Je dois écouter mes sensations, je “scanne” mon corps en permanence pour savoir si ma position est bonne. Et je m’ajuste en fonction de ce que me dit mon entraîneur. Le vent est ma bête noire, car il peut tout dérégler. »
Passionné de sport, ayant beaucoup pratiqué la pelote basque dans sa jeunesse, Guillaume Toucoullet reprend l’aviron seulement douze mois après son accident. Il s’investit à fond, au point de participer à la qualification de l’équipe de France de la discipline pour les Jeux paralympiques de Rio, en 2016, mais il n’est pas sélectionné. Ecœuré, il claque la porte de la fédération et se met en quête d’un autre sport pouvant être pratiqué avec un seul bras.
En 2016, lors d’un forum des associations, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), près de son domicile, il découvre le tir à l’arc. « Venant de l’aviron, je faisais partie des gens qui considèrent que ce n’est pas un sport. J’étais un crétin, raconte-t-il. Ça ne se voit peut-être pas à la télévision, mais c’est très intense. »
Il vous reste 52.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.